79 AU 196,966 55 u

La vie est ironique.
Moi qui ai passé mon temps a me jouer des gens, a faire fortune sur le dos, a les flouer et les escroquer, voila que je me suis fait prendre a mon propre jeu. J’ai tout perdu, quoi que je ne possède autre chose que ma fortune.

Pour de l’argent, j’aurais vendu ma mère, si elle n’était pas morte avec une balle dans la tête en essayant de dévaliser la caisse d’un dépanneur. J’avais 7 ans. C’est ensuite mon père qui a pris en main mon éducation. Il m’a appris le vol a l’étalage, le pick Pocket, les arnaques en tout genre mais il appréciait par-dessus tout les vols qualifiés. Il m’appelait affectueusement 196,966 55 u, soit la masse atomique de l’or, ce métal qui nous obsédait tant. Ou simplement pour faire court, 79 AU, son numéro sur le tableau périodique des éléments. Mon père était scientifique de métier, mais son obsession pour la richesse l’avait éloigné de son métier.

Moi j’étais plus le genre à soutirer de l’argent en faisant chanter mes victimes. Mais les choses étant ce qu’elles sont, mon père en a voulu plus. Avec lui ce n’était jamais assez. Moi, en vieillissant, je dépensais pour tout et n’importe quoi et au bout de quelques années, je me suis ramassée a sec. A sec dans l’argent, mais surtout en sensations fortes. Depuis que j’étais enfant je commettais des vols de toutes sortes, alors a 22 ans, je n’avais plus du tout d’adrénaline quand nous mettions la main sur une somme, que ce soit 100$ ou 2 000 000$. Arnaquer les gens… relativement facile.

Nous avons donc décidé de tenter un gros coup et d’étendre notre domaine d’expertise : pourquoi ne pas se faire une banque ?

Nous avons mis les choses en place, mais….. mon père aimait tellement l’argent qu’il avait vendu la mèche aux autorités et que pendant je me faisais arrêtée, lui se remplissait les poche.
Je croyais alors qu’on allait m’emmener en prison, mais j’ai vite compris qu’on se dirigeait vers le port. On m’a brutalement sortie de la voiture et enfermée dans un conteneur avec quelques autres personnes, certaines en très piteux état.

Après je ne sais combien de jours de voyage (difficile d’évaluer le temps dans une boîte de métal), le conteneur s’est mis a bouger. Visiblement, on nous déplaçait. Notre prison s’est fait déposer et un bruit de moteur suivi d’une vibration nous a indiqué que nous étions sur un camion. Quelques minutes plus tard, nous nous sommes arrêtés et les ‘’postes’’ se sont ouvertes. Des gars armés nous ont assommés.

J’étouffe. J’ouvre les yeux et… merde, je suis en train de me noyer. Qu’est-ce que c’est que ce liquide, définitivement, ce n’Est pas de l’eau que j’avale, c’est…. Dégueulasse comme gout, excessivement amer et … poisseux, gluant ou je ne sais trop… Je n’y vois rien.

Au moment ou je renonce à me battre, ou je décide de laisser la mort m’emporter, je sens une puissante paire de main m’empoigner et me tirer vers le haut. J’ai la vague impression qu’il y a des gens autour de moi qui paniquent. Je tourne la tête sur le côté et j’aperçois un bassin rempli d’un liquide doré. J’entends des voix Elle s’en va, gardez la, Préparez le matériel d’urgence ! Vite. On ne peut pas se permettre de la perdre, pas au prix qu’on l’a payé ! Et puis rien.

Bip………… Bip……………… Bip……………. Bip………………. Tout est calme. J’inspire. Bip…………….. Bip……….. Bip……….. J’expire. Je répète l’opération a quelques reprises et soudain, tout me reviens. Mon père, la ‘’police’’ le bateau, la noyade, les voix. Je m’assis brusquement et j’arrache les fils qui me sortent de partout. Je suis dans une sorte de cellule. J’enroule le drap du lit autour de moi, je cours a la porte, tourne la poignée et Les cons elle est déverrouillée. J’ouvre tranquillement et passe la tête a l’extérieur. Ho merdre, qu’est-ce qui se passe ici ? Je dois être dans un genre de labo, un centre de recherche ou je ne sais pas quoi. Les gens ont l’air tellement étrange, malades…

J’examine les gens et essaie de trouver une personne ayant l’air plus facile d’approche. Je vois une femme dans la trentaine a quelques mettre de moi et me dirige vers elle.

- Excusez moi madame, pourriez-vous me dire qu’est-ce que c’Est que cet endroit ?

- Ho, tu fais parti du nouvel arrivage. Ici, c’Est le C70 ma belle. Mais avant tout, viens avec moi, on va te trouver quelque chose a te mettre sur le dos.